dear diary,

J'ai recommencé. Droguée que je suis à son sourire, à cette ambivalence qui le caractérise ― entre insouciance et sens aigu de la réalité et de ses responsabilités. Habituellement, les réminiscences sont ténues, tel un relent de sentiments tenaces fumant sous un tapi de cendres. Mais hier il m'a manqué plus cruellement qu'à l'habitude; un manque qui s'est éveillé peu à peu, comparable à une arthrose post-traumatique, puisqu'il est sans aucun doute une blessure profondément enracinée dans ma chair. Peut-être parce que cela faisait précisément trois ans aujourd'hui. Élan de nostalgie. J'ai alors fait ce que je m'étais promis de ne plus faire. Misérable stalkeuse que je suis à mes heures, je l'ai suivi. Il n'a pas été bien difficile à retrouver : nous avons beau évoluer dans deux mondes parallèles, je me souviens encore avec précision de ses habitudes. Et je crois que quitte à trahir de vieux engagements avec moi-même, je romprai sous peu ma décision d'il y a trois ans. Je trainerai sciemment dans ces lieux qu'il fréquente, et s'il se retrouve sur ma route, et bien... qui sait?